Analyse : Le sujet du verbe


Règles essentielles
Le sujet est le mot ou le groupe de mots représentant l'être ou la chose qui fait ou subit l'action exprimée par le verbe auquel il est rattaché. Dans la phrase, le sujet occupe un rôle important, car il est celui dont on parle.

a - Généralités
Le sujet est après le verbe, la première chose à rechercher dans l'analyse grammaticale d'une phrase simple. (Sous-entendu une fois le verbe identifié, ce qui ne veut pas dire analysé).
Sujet = c'est le mot (ou le groupe de mots) qui fait l'action :
- Le chien aboie.
Pour trouver le sujet, on pose la question "qui est-ce qui ?" S'il s'agit d'êtres humains ou d'animaux, ou la question "qu'est-ce qui ?" S'il s'agit de choses.
Le groupe nominal (GN) désigne un ensemble de mots qui sont tous en relation avec son "noyau" :
Exemple :
- Le cheval galope : qui est-ce qui galope ? > le cheval = GN
- La neige tombe : qu'est-ce qui tombe ? > la neige = GN

Après la "méth moderne", ci-dessus, on peut poursuivre et affiner l'analyse avec la "méth traditionnelle" ci-après.
GN : le cheval 
- le = déterminant, article défini masculin singulier, détermine le mot cheval.
- cheval = nom commun masculin singulier, sujet du verbe galope. (C'est dans cet exemple le noyau du GN analysé).

Le sujet varie en nombre :
- La voiture, les voitures.

Le sujet peut quelquefois posséder un double sens suivant le genre :
- Un somme, une somme. 

On peut saisir ici l'importance du déterminant qui indique à l'auditeur ou au lecteur le genre et le sens du mot que le locuteur ou le scripteur a voulu exprimer.

Le sujet détermine toujours l'accord du verbe auquel il se trouve rattaché.

Plusieurs sujets peuvent accompagner un seul verbe :
- Le tigre, la panthère, le lion sont dangereux.
- Le GN comprend ici trois sujets (le tigre, la panthère, le lion) avec un seul verbe au pluriel et le GV correspondant (sont dangereux).

b - Nature du sujet
Quels mots ou groupes de mots peuvent servir de sujet ?
Le sujet peut être un nom propre (sans déterminant) : 
- Roméo est beau.
Le sujet peut être un nom commun :
- Le chien est noir.
Le sujet peut être un pronom :
- Elles chantent. - Celles-ci courent.
Le sujet peut être un verbe à l'infinitif :
- Fumer est dangereux.
Le sujet peut être une proposition subordonnée conjonctive :
- Qu'il aime conduire n'a rien d'étonnant.

Ou une proposition relative : 
- Qui est courageux me suive.


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c - Place du sujet
Où peut-on trouver le sujet ?
Le sujet se place habituellement avant le verbe :
- Le chat dort.
Le sujet se place quelquefois après le verbe (on parle d'inversion du sujet) :
a - Dans une phrase interrogative :
- Que doit-il rapporter 

b - Lorsque la phrase commence par un adverbe ou une locution adverbiale (ainsi, à peine... que, aussi, autrefois, en vain, ici, là, peut-être, sans doute...) :
Peut-être est-il retardé ? 

c - Dans une proposition intercalée :
- Messieurs, dit l'huissier, voici le président.

d - Pour accentuer le sens d'une phrase :
- Sur le sommet de la colline était le radar.
d - Sujet réel et sujet apparent
Ne pas confondre le sujet des verbes impersonnels (qui ne se conjuguent qu'à la 3e personne).
- Le sujet apparent :
- Il tombe de la pluie. Le pronom "il" est neutre et n'a aucune fonction car il ne représente aucune personne ni aucune chose. Ces verbes traduisent essentiellement des phénomènes météorologiques.
- Le sujet réel :
- Il manquait cinq candidats. Si on pose la question "qui est-ce qui manquait ? ", on trouve aussitôt le groupe nominal "cinq candidats" comme sujet réel.
Mais le sujet réel, exceptionnellement, ne commande pas l'accord du verbe :
- Il manquait des candidats. Avec le verbe au singulier bien que le sujet réel soit au pluriel "des candidats".
Nota : Il faut souligner que cette notion de sujet apparent fait l'objet d'interprétations diverses de la part des grammairiens.

Analyse : Le verbe


Règles essentielles
Le verbe est le noyau de la phrase autour duquel s'articulent d'autres éléments. Il apporte des informations sur l'idée émise par le locuteur ou le scripteur et il est l'une des catégories grammaticales parmi les plus importantes.

a - Généralités
Le verbe est le premier mot à rechercher dans l'analyse grammaticale d'une phrase simple. Il convient ensuite de retrouver son infinitif, son mode (indicatif, impératif, le subjonctif...) et enfin son temps (présent, passé, futur...).
Le verbe varie en personne, en nombre, en temps et en mode, (le participe passé peut varier en genre) ce qui donne déjà une information générale sur le sens de la phrase analysée. Il exprime en règle générale ce que fait ou subit le sujet :
- Le chien court vite.
"court" verbe courir, 3e personne du singulier de l'indicatif présent, voix active = action qui se déroule dans le temps réel, pour un élément (le chien) qui est unique vu qu'au singulier.
- Le chien = GN
- court vite = GV
Le chien : GN = "chien" nom commun masculin singulier > "le" déterminant défini masculin singulier par héritage du mot chien.

b - Accord du verbe
Un seul sujet : le verbe s'accorde en nombre et en personne avec son sujet :
- Le chien aboie - Les chats miaulent.
- Le verbe a pour sujet le pronom relatif QUI = accord en personne et nombre avec l'antécédent de ce pronom : 
- Vous
 QUI participez à ce tournoi.
- Le verbe a pour sujet le pronom démonstratif CE = accord avec l'attribut :
- Ce sont mes voisins les plus proches.
- C'est mon voisin.

- Le verbe qui a pour sujet un nom collectif (tas, foule, poignée, multitude, infinité, majorité...) accompagné de son complément, suivant le sens le verbe se met au singulier ou au pluriel :
- Le tas de déchets grossissait à vue d'œil. (C'est le tas qui grossit).
- Une foule de problèmes survenaient chaque fois. (Ce sont les problèmes qui surviennent).
- Mais si le verbe a pour sujet un nom qui représente une indication de nombre suivi d’un complément, il s’accorde le plus souvent avec ce nom et non avec le complément :
- Les deux tiers du stade sont remplis.
La moitié des électeurs s'est abstenue de voter.

Rappel : le verbe se met au pluriel quand le sujet est introduit par la locution "plus d’un", et il se met au singulier quand le sujet est introduit par la locution "moins de deux".

Plusieurs sujets :
- Plusieurs sujets coordonnés = accord du verbe au pluriel :
- Le chat et le chien sont des animaux.
- Plusieurs sujets juxtaposés = accord avec le sujet le plus proche :
- Un léopard, un lion, un tigre ferait le bonheur de ce nouveau zoo.

c - Emploi du verbe
Un verbe transitif direct se construit avec un COD (Complément d'Objet Direct) :
- L'enfant avait oublié son cartable. (Verbe "oublier" > transitif direct).
Un verbe transitif indirect se construit avec un COI (Complément d'Objet Indirect) :
- Le juge a accédé à votre requête. (Verbe "accéder" > transitif indirect).
Un verbe intransitif n'admet pas de CO (Complément d'Objet) :
- L'enfant était parti de bonne heure. (Verbe "partir" > intransitif).

On va maintenant rechercher la fonction du verbe pour déterminer s'il possède la forme d'action ou d'état (je mange la soupe ou la soupe est mangée), de pronominal (je me lave), d'impersonnel ou défectif (il pleut).

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d - Analyse
Le groupe verbal peut s'analyser suivant le cas en plusieurs groupes :
Exemple :
- Le nouveau professeur / dicte un poème.
> Le nouveau professeur = groupe nominal sujet (GNS).
> dicte un poème = groupe verbal (GV).
Ce groupe verbal analysé à son tour est composé de :
- dicte > verbe "dicter", 3e personne du singulier de l'indicatif présent, voix active.
- un poème > groupe nominal complément d'objet direct (GN COD).
Traité page 12 : Le complément d'objet direct (COD) est le mot (ou groupe de mots) qui se joint au verbe sans préposition pour en compléter le sens. On aurait pu dire ou écrire simplement sans le COD : le nouveau professeur dicte.

Leçon 29 : Temps du verbe

Le verbe varie en mode, en voix, en personne, en nombre, et en temps.


On appelle "temps du verbe" les formes par lesquelles le verbe situe l'action sur la ligne du temps, passé - présent - futur. Cette précision temporelle est donnée, soit par rapport au moment de l'écriture ou de la parole, soit par rapport à une indication de contexte (hier, la semaine prochaine, etc.), soit par rapport à un autre verbe de la phrase. On parle parfois de temps absolu quand l'action est datée par rapport au moment de la parole et de temps relatif lorsqu'elle est datée par rapport à un autre événement.


Chaque mode possède plusieurs temps. Le gérondif n'en a qu'un, tandis que l' indicatif, le plus riche, en compte huit.


L'indicatif, par exemple, peut être au : présent, passé composé, imparfait, passé simple, plus-que-parfait, futur simple, passé antérieur, futur antérieur.
L'impératif, uniquement au présent et au passé.


On distingue les temps simples, formés du verbe seul - radical et désinence (Il chante, il chantait, il chantera, etc.), les temps composés formés du verbe au participe passé et d'un auxiliaire au temps simple (Il a chanté, il avait chanté, il eut chanté, etc.), les temps surcomposés (rares) formés d'un auxiliaire à un temps composé et du verbe au participe passé (Il a eu chanté, il avait eu chanté, il aurait eu chanté).



Sur la droite du temps le verbe peut indiquer que l'action qui se passe au moment de la parole se déroule dans le passé, le présent ou le futur.


Passé
Les temps du passé sont :


- imparfait (je mettais) : indique un fait se déroulant dans le passé mais n'offrant d'intérêt ni par son origine, ni par sa fin;



L'imparfait est parfois dit "le présent du passé". Il exprime une action en cours dans le passé, au moment où une autre action, elle aussi passée, se produit. L'imparfait ne décrit ni le début, ni la fin de l'action en cours (Comme j'arrivais, j'entendis un grand bruit).


Il peut exprimer des nuances très proches du présent de l' indicatif :


= une action située à un moment précis du passé - imparfait narratif (En mars 1871, Paris était en flammes);


= une action qui dure - dans le passé (Le vent soufflait et emportait les nuages);


= une action habituelle - imparfait d'habitude (Le colonel soupait à 8 heures et partait rendre visite à Mme Lupin);


= un futur proche d'un passé (Nous avons appris que tu partais demain).


D'autres nuances résultent du contexte (un fait possible, une supposition, etc.). L'imparfait s'emploie très souvent pour atténuer une demande ou pour marquer la politesse (Je voulais vous demander...Vous désiriez...).



- passé simple (je mis) : exprime un fait entièrement achevé dans le passé;


- passé composé (ou passé indéfini) (j'ai mis) : exprime un fait entièrement achevé dans le passé mais pouvant avoir, avec le moment où l'on parle, quelques relations;


- plus-que-parfait (j'avais mis) : exprime un fait achevé par rapport à un autre fait lui aussi passé;



Le plus-que-parfait est un temps du mode indicatif et du mode subjonctif. Le plus-que-parfait indique un fait passé (c'est donc un temps du passé), ce fait est antérieur à un autre fait, passé lui aussi. Peu importe le délai écoulé entre les deux faits.


Dès l'ouverture de la porte nous avions compris. 
Dès l'année 1968, cela fait maintenant près de trente ans, nous avions compris.


Lorsque le fait au plus-que-parfait est en rapport avec un fait décrit par un second verbe, celui-ci est à l' imparfait, au passé simple, ou au passé composé.


Il venait une bonne odeur de soupe car la maîtresse de maison avait commencé le repas. 
Il crut que nous étions d'accord car nous avions souri à ses propositions.


Le plus-que-parfait s'utilise parfois dans une volonté d'atténuation en rejetant dans le passé un fait présent.


On sonne. J'ouvre la porte, et vois Pierre qui me dit : "j'étais venu vous rappeler votre promesse".


Après un "si" conditionnel, on emploie obligatoirement le plus-que-parfait si le fait est dans le passé.


Si tu m'avais prévenu, je ne serais pas parti.


Remarquez que le verbe de la principale est au passé du conditionnel.


Le plus-que-parfait a un temps surcomposé, peu employé, et la plupart du temps, uniquement si le verbe de la principale est lui-même au plus-que-parfait.


S'il lui avait eu fait visiter un lieu qu'il connaissait, il lui aurait dit.



- passé antérieur (j'eus mis): exprime un fait accompli, soit par rapport à un autre fait passé, soit par rapport à un complément de temps situant une marque dans le passé (la semaine dernière, hier...).



Présent


Le présent, comme son nom l'indique, exprime un temps. Sur la ligne du temps passé - présent - futur, le présent indique que l'action qu'exprime le verbe est en train de se dérouler (Il mange en ce moment).


Selon le mode : doute, interdit, éventualité, réalité, on utilisera le présent de l'indicatif, du subjonctif, du conditionnel, de l'impératif, etc. 


Au sens strict, le présent indique que le fait a lieu au moment même de l'écrit ou de la parole. Mais celui qui parle, celui qui écrit, peut se projeter n'importe où sur la ligne du temps, il peut étendre l'instant de la parole et le faire déborder en arrière sur le passé, en avant sur l'avenir. Le présent, dans ces emplois particuliers, peut alors exprimer diverses nuances :


- une action habituelle - présent d'habitude : Il travaille le soir ; 
- un fait passé - présent de narration : Alexandre le Grand se dirige alors vers l'Orient ; 
- une vérité générale : Le soleil se lève à l'Est ; 
- un fait futur après "si" conditionnel : Si tu parles le groupe est perdu ; 
- un fait futur présenté comme certain : Un mot de plus, je sors! ; 
- un fait qui déborde légèrement soit dans le passé, soit dans le futur : Il nous quitte à l'instant. Il revient tout de suite.



Futur


Le futur, comme son nom l'indique, exprime un temps. Sur la ligne du temps : passé - présent - futur, le futur indique que l'action qu'exprime le verbe se déroulera plus tard (Il mangera tout à l'heure).


Le futur appartient au mode indicatif, celui-ci est le mode du fait, de la certitude, de la déclaration, du jugement, de la croyance, etc. A l'intérieur de ce mode, le futur indique diverses situations par rapport au temps de l'action.


1. le futur simple (Nous paierons. Vous apprécierez) indique un fait à venir au moment de la parole (La semaine prochaine nous partirons en congé).


Il s'utilise parfois à la place de l' impératif qui lui aussi concerne le futur (Sortez! Vous voudrez bien sortir.).


On l'emploie à la place du présent de l'indicatif pour atténuer l'expression (Je vous demande de régler votre dette. Je vous demanderai de régler votre dette).


2. le futur antérieur : indique qu'une action sera passée lorsqu'une seconde arrivera (Dès que tu auras fini, nous partirons) ou qu'une action sera passée dans le futur (A ce moment-là, il aura fait des progrès). Il s'utilise aussi pour atténuer l'expression ou pour indiquer, dans un renversement de temps, le caractère pittoresque, exceptionnel, d'un fait déjà accompli (C'est impossible ! Vous aurez mal compris. Nous sommes perdus, c'est le concierge qui nous aura vendus).


Leçon 28 : Le verbe

Le verbe est le mot essentiel de la langue. Il varie en mode, en temps, en voix, en personne et en nombre. Au participe passé il varie parfois en genre.
On distingue en premier les verbes d'action et les verbes d'état
Un verbe d'action exprime une action faite ou subie par le sujet (Il lance une pierre. Il réfléchit. L'arbre est découpé.). 
Un verbe d'état (sembler, paraître, devenir rester, demeurer, etc.) exprime un état du sujet (Il semble triste).


Le verbe d'action peut se présenter sous trois aspects, selon la position du sujet par rapport à l'action que décrit le verbe, c'est ce que l'on appelle ses voix. Il est à la voix active si le sujet fait l'action (Pierre construit une maison), il est à la voix passive si le sujet subit l'action (Une maison est construite par Pierre). Certains grammairiens considèrent le verbe pronominal comme une voix moyenne. Certains verbes n'existent qu'à la forme (ou voix) pronominale (se souvenir, s'écrier, s'abstenir, etc.), pronom reprenant le sujet.


Après avoir cerné sa voix il faut préciser le sens du verbe. Pour un verbe d'action on dira s'il est transitif ou intransitif (les verbes d'état ne sont pas transitifs, ils ont pour rôle de relier l' attribut au sujet, ce sont des verbes attributifs). Pour un verbe pronominal il faudra préciser ses divers sens possibles " réfléchi, réciproque, passif, subjectif".


Quelle que soit sa voix un verbe à sept modes possibles " indicatif, conditionnel, impératif, subjonctif, infinitif, participe, gérondif".


Après avoir défini le mode, il faut préciser le temps ( présent, imparfait, futur, passé, plus-que-parfait).


Les personnes et le nombre : première personne, deuxième, etc.



Les tournure ou forme du verbe, on distingue les tours : affirmatif, interrogatif, interro-négatif (Il mange. Mange-t-il? Ne mangera-t-il pas?). 


La construction peut être personnelle ou impersonnelle. Certains verbes sont essentiellement impersonnels (les verbes décrivant des phénomènes météorologiques + il faut, il s'agit, il appert). De nombreux autres peuvent se construire des deux manières (Un accident m'est arrivé, Il m'est arrivé un accident). Voir impersonnels.


Le modèle de conjugaison :
Les verbes se divisent en trois grands groupes de conjugaison selon la finale qu'ils présentent à l' infinitif et au participe présent.

1er groupe = "er" sur le modèle de aimer. 
2e groupe = "ir" sur le modèle de finir. 
3e groupe = tous les autres verbes "oir", "re", le verbe "aller, et les "ir" sur le modèle de "sentir".

Le 1er groupe compte 90% des verbes existant en français, la conjugaison de ce groupe est régulière (sans exceptions). La grande majorité des verbes nouveaux (radiographier, atomiser, etc.) sont créés sur le modèle de "aimer", 1er groupe.

Le second groupe comprend quelque trois cents verbes qui sont de type régulier. Sur le modèle de "finir", participe présent en "-issant" et indicatif présent en "-is".

Le 3e groupe comprend en plus de "aller", une trentaine de verbes en "ir" sur le modèle de "sentir", dont le participe présent se termine en "-ant", une trentaine en "-oir" (recevoir), et une centaine en "-re". C'est le groupe des exceptions et des verbes irréguliers.

Analyse : Le groupe et la phrase


Règles essentielles

  • Le groupe ou syntagme
Un groupe ou syntagme est constitué d'un ensemble de mots qui sont rattachés à un noyau.
  • Groupes
Groupe nominal (GN) et Groupe verbal (GV) appelé aussi "prédicat".
Le groupe nominal (GN) est composé d'un ou plusieurs mots, dont le noyau est un nom 

- Juliette pleure.

Auquel peut venir se joindre un déterminant :

- Le cheval galope.

Un ou plusieurs adjectifs : 

- Le cheval rouge brun galope.

D'autres groupes introduits par des prépositions : 
- Cette voiture avec moteur diesel est compétitive.

Ou encore des propositions relatives : 

- Le cheval qui court est un alezan.

Le groupe nominal peut occuper les fonctions :
De sujet :
 Le cheval galope, 
De complément :
 Il aime les courses, 
D'attribut : 
Foch était maréchal de France.
Précisions : Il arrive que certaines grammairiens différencient les groupes de la manière suivante :
- Le policier / arrête le bandit > "le policier" est appelé GNS (Groupe Nominal Sujet) ou encore d'une manière différente > "le policier" est numéroté GN1 et "le bandit" GN2. 

Le groupe verbal (GV) est composé d'un ou plusieurs mots, dont le noyau est un verbe conjugué :
- Juliette pleure.

Avec souvent un ou des compléments :
- Juliette mange un fruit.

Ou encore un attribut :
- Juliette est heureuse. 




Le groupe adjectival est composé d'un ou plusieurs mots dont le noyau est un adjectif. Il est le plus souvent formé d'un adjectif et d'un ou plusieurs compléments : 
- Le cheval est noir.  

Le groupe pronominal (GP) est composé d'un ou plusieurs mots dont le noyau est un pronom : 
- Aucun concurrent ne doit abandonner. 
Le groupe adverbial est composé d'un ou plusieurs mots dont le noyau est un adverbe :
- Le cheval a terminé très rapidement.

Exemple simple no 1 : le chien noir / court dans le pré
- Qui est-ce qui court ? > le chien noir
- Où court-il ? > dans le pré. 

On a ainsi défini dans cet exemple, le "groupe nominal" GN (le chien noir) et le "groupe verbal" GV (court dans le pré).
 On peut aussi poser les deux questions suivantes :
- De quoi parle-t-on dans cette phrase ? > d'un chien noir = GN > le thème.
- Qu'en dit-on de ce chien noir ? > qu'il court dans le pré = GV >
le propos.

Exemple no 2 : le chien noir / court dans le pré
Le = déterminant, article défini masculin singulier détermine le mot chien.
Chien = nom commun masculin singulier sujet du verbe court.
Noir = adjectif qualificatif masculin singulier attribut su mot chien. 

 Nota :

Les grammairiens préfèrent aujourd'hui analyser à partir des groupes comme dans l'exemple no 1. Nous l'appellerons "méth mod".
La méthode traditionnelle consiste à identifier les mots individuellement comme dans l'exemple précédent no 2. Nous l'appellerons "méth trad".
 On va suivant la complexité des analyses, utiliser une ou l'autre méthode et parfois les deux, avec au final la recherche d'une meilleure compréhension de l'idée émise et du respect de l'orthographe.
  •  La Phrase simple et complexe
Pour effectuer une analyse, il faut savoir que grammaticalement une phrase commence par une majuscule et se termine par un point.
La phrase simple comporte un sujet, un verbe et accessoirement un complément, c'est-à-dire une seule proposition, au moyen de laquelle le locuteur ou l'auteur donne une information :
- La voiture avance lentement.
- Le cheval galope dans le pré.

La phrase complexe (composée) comporte plusieurs verbes et en règle générale se compose au minimum de deux propositions dont une est subordonnée à la principale :
- Le cheval galope dans le pré / où il passe la journée / avant de retourner à l'écurie.

- Deux propositions reliées ci-après par la conjonction "et" :
- Le chien mange et un chat l'observe.




La Proposition

La proposition est un groupe de mots étroitement liés par le sens et contenant un verbe :
- Le gendarme arrête une voiture.
Dans une phrase complexe, on trouve autant de propositions que de verbes :
- Le cavalier observa le paysage / puis partit au galop / pour rentrer à la ferme.
Un verbe peut constituer une proposition à lui seul :
- Partons / car le ciel est menaçant.

Définitions des phrases

Une phrase est dite finie, lorsqu'elle est comprise entre une majuscule et un point final. (point, point d'interrogation, point d'exclamation, trois points de suspension).
La phrase verbale est la phrase habituelle, qui comporte au moins un verbe : 
- Le piéton marche sur le trottoir.
La phrase averbale, en règle générale ne contient pas de verbe principal : 
- Tel père, tel fils.
- Attention aux coups de soleil.

Suivant l'intention exprimée par le locuteur ou l'auteur, on rencontre quatre espèces de phrases :

La phrase énonciative (ou déclarative ou encore assertive), phrase type, qui comprend au minimum deux mots utilisés par l'auteur ou le locuteur pour donner une information :
- Roméo chante.
- Je me promène.

Ce genre de phrase se termine par un point.

La phrase interrogative correspond à une demande d'information faite par un locuteur à son auditeur :
- Qui chante ?
- Quelle heure est-il ?

Ce genre de phrase se termine toujours par un point d'interrogation.

Interrogation totale, lorsque la réponse ne peut être que "oui" ou "non" :
- Êtes-vous mariés ?

Interrogation partielle, à laquelle on ne peut répondre par "oui" ou "non" et qui porte sur un élément précis. La phrase commence alors par un mot interrogatif : 
- Qui
 est de mon avis ?
Pronoms interrogatifs : qui, que, quoi, quel, quelle, quels, quelles, lequel, lesquels...voir page 635)

Adverbes interrogatifs : combien, comment, est-ce que, n’est-ce pas, pourquoi, quand, où.

La phrase exclamative (ou interjective) apporte aussi une information du locuteur ou de l'auteur, mais en y ajoutant un sentiment personnel (satisfaction, colère, admiration, joie...) et se termine par un point d'exclamation :
- Comme il chante bien !
Ce genre de phrase se termine par un point d'exclamation.
- Le verbe d'une phrase exclamative est à l'indicatif, au subjonctif ou à l'infinitif :
- Quel enfant je suis !

La phrase impérative (ou injonctive) est employée pour exprimer un ordre, un souhait, une demande ou encore un conseil à un être, un animal et même à une chose :
- Fuyez loin de moi. - Médor va coucher. - Que le Ciel nous entende. - Rapporte-moi du pain. - Ne parlez pas aux inconnus. - Que le match commence.
Ce genre de phrase se termine par un point.


Une phrase peut aussi avoir deux sens bien opposés :
La phrase positive (affirmative), dont le verbe donne le ton :
- Le chien court vite.
La phrase négative qui est l'inverse de la phrase positive :
- Le chien ne court pas vite.


Une phrase peut encore varier en fonction du verbe :
La phrase active, qui est la suite logique du verbe en voix active :
- Roméo a écrit une lettre.
La phrase passive, qui est la suite logique du verbe en voix passive :
- Une lettre a été écrite par Roméo.

Nuances :
- Coordination, lorsque des phrases simples sont rattachées les unes aux autres, par une des principales conjonctions de coordination : et, car, cependant, donc, mais, ni, néanmoins, or, ou, toutefois :
- Roméo chante et Juliette tricote.
- Juxtaposition, lorsque des phrases simples sont mises côte à côte :
- Roméo chante, Juliette tricote.


- Le mot-phrase est un mot invariable qui sert ordinairement à lui seul de phrase (Grevisse) :
Merci.   Bonjour.  Bravo !   Allo !   Morbleu !   Fichtre !

- La "locution-phrase" (Grevisse) dans laquelle il n'existe pas de fonction entre les mots si on les prend séparément :
- Un va-nu-pieds.


Analyse : Généralités et définitions


Règles essentielles
L'analyse grammaticale consiste à décomposer et à rechercher la nature et la fonction des mots. On va rechercher la catégorie à laquelle appartiennent les éléments (les mots) d'une phrase (nature). Ensuite définir les rapports qui affectent ces éléments entre eux au sein de la proposition (fonction).
On verra par la suite que l'étude des propositions relève de l'analyse logique.
Généralités
Une phrase sert à exprimer une pensée, oralement ou par écrit, et n'est pas construite au hasard, mais de façon ordonnée. L'analyse va permettre de découvrir les liens qui existent entre les mots et les groupes de mots. En règle générale une phrase commence par une majuscule et se termine par un point.
Une phrase peut présenter diverses formes suivant ses définitions.

Chronologie d'une analyse

Nature :
La langue française, est composée de mots qui sont rangés, suivant les caractéristiques qu'ils ont en commun, dans diverses catégories *** appelées "Les parties du discours" = les 9 classes des mots : 
Le nom (substantif) - Le déterminant - L'adjectif - Le pronom - Le verbe - L'adverbe - La préposition - La conjonction - L'interjection.
Dans une phrase, chaque mot est identifié suivant sa catégorie, son genre, son nombre et éventuellement sa personne. Pour les verbes, il est indispensable de mentionner ses différentes formes : voix, personne, mode, temps.
En cas de doute on doit consulter le dictionnaire et éventuellement examiner les différentes définitions proposées pour un mot ayant la même orthographe.
Chaque mot va donner ou hériter du genre, du nombre et éventuellement de la personne que le locuteur ou l'auteur a choisi pour transmettre sa pensée.


Exemple simple no 1 : une voiture bleue démarre
- "voiture" nom féminin singulier, apporte son genre et son nombre (féminin singulier) à l'adjectif "bleue" qui en hérite, ainsi qu'au déterminant "une" et au verbe " démarre".
- "une" article indéfini singulier, est le déterminant qui hérite du genre (voiture est un nom féminin d'après le dictionnaire) et du nombre (singulier conformément à la pensée du locuteur ou auteur de la phrase).
À son tour, pour l'auditeur ou le lecteur, ce déterminant facilite la compréhension de la phrase en précisant le genre et le nombre du mot "voiture" qu'il détermine.
- "démarre" verbe "démarrer", voix active et troisième personne du singulier de l'indicatif présent, est le verbe de cette phrase.
- "bleue" adjectif qualificatif, hérite du genre et du nom "voiture" qu'il qualifie.


Fonction :
Définir la fonction d'un mot consiste à rechercher quel rôle il joue dans la phrase, à quoi il sert et quel est son rapport avec les autres mots.


Exemple simple no 2 : une voiture bleue démarre
- une voiture = sujet du verbe démarrer, qui sert à définir de qui ou de quoi il est question.
- bleue = adjectif épithète se rapporte au mot voiture avec lequel il s'accorde et apporte une précision sur la couleur de ce véhicule.
- "démarre" = verbe qui prend le nombre et la personne du sujet dont il exprime l'action.